Pour une vie meilleure

Que doit la société à sa jeune génération ?

Dans un article précédent, j’ai parlé du désarroi de la génération millénaire, une génération qui a perdu toute confiance dans le système actuel. Certains se sont rebellés, d’autres sont partis en quête d’un autre idéal fanatique mais la majorité est restée écrasée par le poids du quotidien. Comment redonner confiance à cette génération et la pousser à construire un modèle de société  équitable, durable et pérenne?

Il est de plus en plus pressant de se pencher sur les actions majeures qui peuvent redynamiser cette jeunesse dont on a volé les ambitions et brisé les ailes. Les champs d’actions sont divers mais à mon sens les plus prioritaires sont :

Offrir une éducation pratique, évolutive et accessible

professor boardDans sa définition didactique, l’Éducation est actuellement en totale rupture avec les besoins du monde réel. En effet, il est aisé de constater que la réussite professionnelle des individus ne se réalise plus grâce à ce qu’il ont appris mais plutôt grâce à leurs vécus passés et à ce qu’il sont capables d’apprendre et de réaliser dans le futur. Aujourd’hui, dans un monde professionnel en rapide évolution,  la seule faculté qu’un jeune peut réellement « vendre » à son premier employeur/client consiste en sa capacité d’apprentissage technique et sa faculté d’assimilation des règles du monde qui l’entoure. Preuve de ce constat : les plus grands employeurs sélectionnent des candidats aux profils variés mais partageant tous une forte curiosité, une solide assurance et une compréhension affirmée du monde. Ensuite, le processus de recrutement se trouve complété et enrichi d’une période de formation et d’apprentissage propre au métier exercé.

Partant de ce constat, l’Éducation de base doit se construire sur le développement des capacités d’observation, d’analyse et d’apprentissage, complétées par des périodes d’immersion et de mise en situation pratique pour roder, affiner et mettre en application les capacités ainsi acquises. Pour ce faire, le corps enseignant doit intégrer des leaders et des modèles de réussite qui doivent insuffler aux étudiants les réflexes nécessaires pour survivre dans le monde réel, action qu’un corps professoral purement académique ne peut pas offrir.

Enfin, faut-il encore le rappeler, l’Éducation de base demeure un droit universel. Elle constitue en quelque sorte la dette de la génération active envers la jeune génération et, de ce fait, doit être accessible voire gratuite pour tous les jeunes.

Encourager les jeunes à développer une attitude entrepreneuriale et/ou intrapreunariale

strong man carLes notions de travail et de carrière professionnelle, tels que perçues et vécues par la génération passée, semblent dépassées. La part des personnes qui effectuera tout son parcours professionnel dans une seule fonction ou dans un métier en particulier est désormais très infime par rapport à la génération précédente. Le monde actuel est en mutation permanente, les entreprises elles-mêmes changent de structure et de positionnement pour s’adapter ou disparaissent suite à des « disruptions » provoquées par de nouveaux arrivants. On constate que des « business models » ancestraux comme les taxis, les agences de voyages, les magasins physiques « brick ‘n mortar » sont sérieusement menacés par des Ubers, AirBnbs et Amazons, des entreprises âgées pour certaines de moins de 5 ans. Ainsi, nous vivons dans une époque où les formes et modèles de travail ne cessent de changer et d’être remis en question.

Pour renouveler et réadapter les formes du travail, la jeune génération devra développer une attitude entrepreneuriale et/ou intrapreneuriale dans l’esprit de l’époque. Il s’agit d’aider la jeune génération à développer une capacité de construction de « business models » adaptés qui connectent leurs capacités actuelles ou à venir avec les besoins de leurs employeurs et les attentes de leurs clients. Ils doivent aussi être capables d’exécuter un « business plan », réaliser des tests, analyser les feedbacks et opérer des itérations voire des « pivots » le cas échéant pour avancer et pouvoir s’adapter de façon continue. Cela suppose de développer des capacités d’analyse, d’exécution, d’apprentissage et d’adaptation qui doivent faire partie du système d’éducation de base. Et s’il est vrai qu’une large majorité des jeunes sera employée par des entrepreneurs et des entreprises, il devient aussi vital d’être capable d’intrapreneuriat au sein d’une entreprise en adoptant une attitude dynamique en ligne avec les objectifs de son employeur. Il n’y a pas de meilleure façon de collaborer au sein d’une entreprise que de créer de la valeur au niveau de sa propre personne et de son équipe. Ainsi, le développement et l’épanouissement deviennent les réalités partagées des individus et de leurs employeurs.

Inculquer une culture de partage, de leadership et de transfert du savoir

malcolm xPour assurer la durabilité et l’équité d’une société, il est important à mon sens de promouvoir la culture du partage et du leadership au sein de chaque génération. La diversité des conditions de vie et de développement de chaque individu feront toujours qu’il existe des disparités plus ou moins importantes dans la société. Ceci étant, les individus les plus charismatiques on un devoir vis-à-vis de leur environnement immédiat ; entraînés par une optique de développement local, ils doivent associer les autres à leurs aventures et les inviter à contribuer à leurs expériences dès que l’opportunité se présente afin de les entraîner dans leurs sillons.

Une autre manière de promouvoir le leadership est d’identifier et d’ériger en modèle les leaders locaux de la société. L’identification d’un modèle de réussite est un moteur important pour la jeunesse qui suit. En effet, cette identification offre un « proof of concept » des notions mêmes de la réussite et du développement et permet de décrédibiliser les faux modèles en trahissant leurs incohérences et leurs défauts.

Libérer les jeunes des règles du passé et accompagner un monde en mutation

Si les jeunes se sentent actuellement perdus, c’est que ce monde a entamé une mue que même la génération active ne semble plus maîtriser. De ce fait, plus aucune forme de légitimité « aveugle » ne peut être accordée à ces « vieux » qui ont trop la tête dans le guidon.

Les jeunes ont besoin d’une éducation, d’une culture et d’une attitude nouvelles, bien différentes de celles qu’on leur inculque dans les écoles actuellement.

 

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